Un.art.triste

C’était un soir, un d’ces soirs comme on les aimait, un d’ces soirs animés. Il faisait nuit et on déambulait dans les rues de cette foutue ville en hurlant. On avait sûrement vidé la moitié des bouteilles qu’on venait d’acheter mais on s’en foutait parce que nous, c’qu’on voulait c’était profiter de notre soirée. On est allés jusqu’au bord de la rivière et on s’est allongés dans cette herbe humide, les yeux rivés vers ce ciel, ivre d’étoiles qui, restent toujours à la même place pour nous rappeler que notre temps ne se perdra jamais. On a allumé deux, trois joints histoire de s’défoncer la gueule comme il fallait sans vraiment penser que le feu de ce briquet menait la danse et qu’on côtoyait ce paradis mortel. Pourtant on était là, à l’abri du monde, nos bouteilles éclatées sur le sol, à s’balancer les phrases de Fauve qui nous donnait de l’espoir, et à nos yeux c’est tout ce qui comptait. Tous les deux, on échangeait, on s’racontait les histoires de ceux qui avaient marqués nos esprits, d’ceux qui nous avaient aimés, de ces flocons qui avaient givré nos âmes et de ces roses, qui, avec leurs épines, avaient fait saigner nos cœurs. C’était une de ces nuits comme on les aimait, on touchait à la mort mais pourtant on vivait comme jamais on l’avait fait. Et ce fameux soir, on a vu naître la braise de nos rêves qui s’éteignait dès que le vent soufflait. Car on faisait partie de d’cette jeunesse incompréhensible, qui lutte contre elle même. Car on s'amusait à rater l’début de notre vie en essayant de se faire crever et qu’on a oublié, tous ceux qui nous aimaient.